Au cœur du Parc naturel régional de la Montagne de Reims, les Faux de Verzy sont un lieu fascinant où la nature se fait œuvre d’art et où l’Histoire a laissé ses traces. Cette forêt, unique au monde, invite à une balade où patrimoine végétal et mémoire de la Seconde Guerre mondiale se répondent.



Arbres d’énigme
Un fau — pour les botanistes, Fagus sylvatica var. tortuosa — est un arbre rare, le plus souvent un hêtre, parfois un chêne ou un châtaignier, dont les branches et rameaux se tordent dans des formes étranges et envoûtantes. Leur origine reste un mystère scientifique : une mutation génétique naturelle est évoquée, sans certitude. Leur croissance lente et leur longévité remarquable — certains dépassent trois siècles — les rendent d’autant plus précieux.
Avec près de 1 000 spécimens, la forêt de Verzy constitue la plus grande réserve mondiale de cette variété. Classée dès 1932 et protégée en réserve biologique depuis 1981, elle demeure un terrain d’émerveillement et d’étude, où les visiteurs croisent des silhouettes végétales aux noms évocateurs : le « fau parapluie », le « fau de la mariée » ou encore le « fau de la tête de bœuf ».
Mémoire vivante
Au détour d’un sentier, l’histoire se mêle à la légende. L’un des plus célèbres, le fau de la Demoiselle, aurait accueilli Jeanne d’Arc, venue se reposer sur ses branches lors d’une visite avec Charles VII à l’abbaye de Saint-Basle. Foudroyé en 2017, son tronc et ses restes sont désormais préservés et racontés grâce à l’ONF.
Mais la balade ne se limite pas à ces curiosités naturelles. En parcourant les allées de la montagne de Reims, le regard s’arrête aussi sur des vestiges de la Seconde Guerre mondiale : un ancien poste de guet, proche du point de vue du Mont-Sinaï, rappelle que ces forêts furent aussi un lieu stratégique et un témoin de l’Histoire.
Entre troncs noueux, légendes médiévales et traces du XXe siècle, les Faux de Verzy offrent une promenade unique, où chaque pas rapproche un peu plus de la nature et de la mémoire collective.

















